Rybka, le roi déchu

Après une enquête approfondie de l’Association Internationale des Jeux sur Ordinateur (en anglais, The International Computer Games Association), l’ICGA à annoncé ce 29 juin 2011 déchoir Rybka pour ses titres de champion du monde des ordinateurs pour les titres de 2007, 2008 ,2009 et 2010 pour cause de plagiat et a exigé de son auteur de lui rendre les trophées qui lui ont été attribué à tort et les prix versées en argent lors de ces événements.

De plus l’IGGA, à banni à vie l’auteur du poisson tchèque de participer aux compétitions organisées par l’ICGA puisque celui-ci n’a pas respecté le règlement et les conditions d’entrée.

Depuis quelques temps déjà, les rumeurs devenaient récurrentes et insistantes sur le fait que le programme de Vasik Rajlich se serait en fait issu du code de programme de moteurs existants, notamment Crafty et Fruit .

Cette décision a pour conséquence de corriger le classement et les titres des moteurs participants pour les années concernées. Elle fait suite à une lettre ouverte signée par 14 programmeurs d’Échecs à l’attention du M.I Daniel Levy , président de l’ICGA en soutenant tous que Rybka est un clone du moteur de Fabien Letouzey , Fruit.

La question que l’on pourrait légitimement se poser, c’est :

  • Sur quels critères irréfutables se baser pour juger si un programme est un clone/dérivé d’un autre ?
    • Matt : ICGA Clone and Derivative Investigation Panel regroupe les experts des concepteurs de programmes d’Echecs. Ils ont comparé le code source de la première version de Rybka avec Fruit en particulier au niveau de la fonction d’évaluation de la position. Pour les versions suivantes, le code source n’étant plus disponible, ils ont étudié le score de la fonction d’évaluation affiché via l’interface UCI. Leurs rapports peuvent être téléchargés dans la section download de l’article de Chessvibes initialement cité.
  • Est-ce finalement un gros problème éthique qu’un moteur se soit plus qu’inspiré d’un autre pour devenir plus fort et finalement satisfaire au bout du compte l’utilisateur du programme ?
    • Matt : Tout dépend où on place le niveau d’éthique quand la restitution des prix peut être en jeu, si le clone a ou n’a pas eu la politesse de rendre crédit au programme d’origine, si le clone a un succès commercial supérieur au cloné, si le cloné peut ne plus être commercialisé, s’il y a eu un dépôt de brevet quoique cela semble assez difficile dans le cas d’un algorithme, etc. Dès février 2011, David Levy annoncait la couleur dans l’Attack of the clones sur Chessvibes.
  • peut on créer de nouveaux programmes aussi fort que ceux qui sont actuellement en haut du tableau des rating-list sans s’aider de ce qu’ont pu faire les auteurs de modules existants ?
    • Matt : Non, je ne pense pas. La progression spectaculaire du niveau des programmes d’Echecs surtout en terme de profondeur d’analyse donc d’ELO n’a pu se faire que grâce aux échanges d’idée et à la recherche fondamentale sur l’intelligence artificielle et la théorie des jeux appliquée au jeu d’Echecs.

La chasse aux sorcières n’est pas fini... histoire à suivre...

Voir également :

Posté le 29 juin 2011 par FREDO